On peut définir la confiance comme une croyance portant sur autrui dont on attend
certains comportements conformes aux signes qu’il/elle a donné de lui/elle-même.
On sait déjà que l’enfant ne saurait grandir sans graves dommages s’il ne peut pas
avoir confiance dans les adultes qui s’occupent de lui.
Mais qu’en est-il, à partir de l’adolescence, quand l’individu accède à son
autonomie dans la société ?
Ne devient-il pleinement adulte par le dépassement de sa confiance spontanée –
fermer sa porte à clé, posséder des mots de passe, mettre à l’épreuve, chercher des
garanties, etc., pour assurer ses relations sociales ?
La confiance, dans la vie sociale, ne serait-elle que le vestige d’une naïveté
enfantine ?
Ou bien l’accumulation vertigineuse de défiances dans nos sociétés numérisées
contemporaines ne serait-elle pas le symptôme d’une vie sociale profondément
dégradée ?
