Musiciens, spectateurs, critiques s’accordent pour faire de « 1959 l’année qui changea le jazz ». Pour les musiciens, c’est l’affirmation d’un point de non-retour : la musique est politique, culturelle, autant qu’esthétique, écho conscient des discours de Malcolm X et origine de ceux de Stokely Carmichael… Pour la critique – blanche – c’est un cauchemar qui devient réalité : contenu jusque là par un discours proprement colonial, raciste, condescendant, le jazz déborde de tous les côtés, incontrôlable, irrécupérable surtout. Pour le spectateur, il va s’agir de choisir son camp. Shepp, Mingus, Taylor, Leroi Jones, nomment l’ennemi : le capitalisme, l’impérialisme, le racisme crasse des États-Unis.
Présenté par Benjamin Koskas