On peut dire qu’habiter est une manière particulière d’investir l’espace. C’est une manière fondamentale puisque le choix de son habitat concerne tout individu humain et fait partie des décisions les plus importantes de son existence.
Mais faut-il limiter l’habitation à l’humanité ? Les autres espèces vivantes ne se donnent-elles pas aussi un habitat ? Habiter pour l’humain a-t-il le même sens que pour l’animal ?
Il faudra alors nous interroger sur l’étonnante variété de l’habitat humain : est-elle réductible aux nécessités imposées par le lieu et le moment – conditions climatiques, état des techniques, etc. ?
Mais alors comment comprendre l’évolution de l’habitat dans l’histoire, depuis la diversité des formes d’habitats traditionnels jusqu’à l’uniformité des logements empilés dans les grands ensembles immobiliers que concentrent les gigantesques mégalopoles contemporaines ?
N’est-ce pas la liberté de choisir son habitat qui est ici en cause ? D’ailleurs en fonction de quoi choisit-on un habitat ? Que nous dit de notre rapport à l’habitation la persistance, dans l’histoire, de populations humaines hors habitat – aventuriers, exilés, vagabonds, etc. ?
Finalement y aurait-il un rapport entre une absence de maîtrise de leur habitat par les humains, et leur impuissance à garder « habitable » la planète Terre ?
